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Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/258

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oyens parviennent maintenant à sa conscience sous forme de but, comme étiages de fins particulières… C’est-à-dire qu’une espèce d’hommes déterminée tient ses conditions d’existence pour des conditions à imposer légalement, pour la " vérité ", le " bien ", la " perfection " ; elle tyrannise… C’est une des formes de la foi, de l’instinct, si une espèce d’homme ne se rend pas compte que sa propre espèce est conditionnée, ne se rend pas compte de sa relativité en comparaison des autres espèces. Il semble du moins que c’en est fini d’une espèce d’hommes (peuple, race) lorsqu’elle devient tolérante, concède des droits égaux et ne songe plus à vouloir être maître. -

191.

Si, basés sur l’instinct de la communauté, nous nous imposons des préceptes et nous interdisons certains actes, nous ne nous interdisons pas, si nous possédons quelque raison, une façon d’" être ", un "sentiment ", mais seulement un certain courant, une certaine application de cet " être ", de ce " sentiment ". Mais alors arrive l’idéologue de la vertu, le moraliste, et il dit : " Dieu voit les cœurs ! Que sert-il de vous priver de certaines actions : vous n’en êtes pas meilleurs pour cela ! " Réponse : Monsieur l’homme vertueux aux longues oreilles, nous ne voulons absolument pas être meilleurs, nous sommes très satisfaits de nous-mêmes,