192.
Naturalisme moraliste : réduction de la valeur morale, surnaturelle, émancipée en apparence, à sa " nature " véritable : c’est-à-dire à l’immoralité naturelle, à l’" utilité " naturelle, etc. Je puis désigner les tendances de ces considérations sous le nom de naturalisme moraliste : ma tâche c’est de faire revenir les valeurs morales, émancipées en apparence, et qui ont perdu leur nature, à leur nature véritable - c’est-à-dire à leur " immoralité " naturelle.
2. Comment on fait régner la vertu (Préface)
193.
De l’idéal du moraliste. — Ce traité a pour sujet la grande politique de la vertu. Nous l’avons écrit pour l’utilité de ceux qui ont à cœur d’apprendre, non pas comment on devient vertueux, mais comment on rend vertueux, comment on fait régner la vertu. Je veux même démontrer que, pour vouloir une chose - le règne de la vertu - on n’a pas le droit de vouloir cette autre chose ; c’est précisément par là que l’on renonce à devenir vertueux. Le sacrifice est grand ; mais un pareil but mérite peut-être un pareil sacrifice. Et même des sacrifices plus grands encore !… Et quel