Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/106

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efforts pour nous persuader du contraire: elle veut que l'influence de la domestication puisse devenir profonde et même fondamentale. Provisoirement, nous en restons au passé: rien n'a été démontré jusqu'à présent qu'une influence toute superficielle par la domestication - ou encore la dégénérescence. Et tout ce qui réussit à s'échapper de nouveau de la main humaine et de son dressage retourne presque immédiatement à son état naturel. Le type reste constant: on ne peut pas " dénaturer la nature ".

On compte sur la lutte pour l'existence, sur la mort des êtres faibles et la survie des êtres les plus robustes et les mieux doués; par conséquent, on imagine une croissance continuelle dans la perfection des êtres. Nous nous sommes assurés par contre que, dans la lutte pour la vie, le hasard sert les faibles tout aussi bien que les forts, que souvent la ruse supplée à la vigueur avec avantage, que la fécondité de l'espèce se trouve dans un rapport singulier avec les chances de destruction...

On attribue à la sélection naturelle des métamorphoses en même temps lentes et infinies: on veut croire que tout avantage se transmet par hérédité et s'exprime, dans les générations suivantes, avec une intensité toujours plus grande (tandis qu'en réalité l'hérédité est si capricieuse... ); on constate chez certains êtres l'assimilation heureuse à des conditions vitales déterminées et l'on déclare