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467.

Les principales catégories du pessimisme:

le pessimisme de la sensibilité (l'irritabilité avec une prépondérance des sentiments de déplaisir);

le pessimisme de la " volonté serve " (autrement dit le manque de force d'enrayement contre les excitations);

le pessimisme du doute (la crainte de tout ce qui est fixe, de tout ce qu'il faut saisir et toucher).

On peut observer dans les maisons d'aliénés les états psychologiques qui les accompagnent, bien qu'avec une certaine exagération. De même le " nihilisme " (le sentiment pénétrant du " néant ").

Mais où faut-il placer le pessimisme moral de Pascal ? le pessimisme métaphysique de la philosophie des Vedanta ? le pessimisme social de l'anarchiste (ou de Shelley) ? le pessimisme de la compassion (comme chez Tolstoï et Alfred de Vigny) ?

Ne sont-ce pas là également des phénomènes de décomposition et de maladie ?... L'importance extrême accordée aux valeurs morales, aux fictions de l'au-delà, aux calamités sociales, aux souffrances en général. Toute exagération dans ce genre concernant un point de vue particulier est déjà un signe de maladie. De même la prépondérance des négations sur les affirmations.

Ce qu'il ne faut pas mal interpréter ici, c'est la