Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/89

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viter la chute et que ce n'est qu'ensuite, dans un laps de temps évaluable, qu'une vibration douloureuse se fait sentir à la partie antérieure de la tête. On ne réagit donc pas contre la douleur. La douleur est projetée après coup dans la partie blessée: - mais, malgré cela, l'essence de cette douleur locale n'est pas l'expression de l'espèce à quoi appartient cette douleur locale; c'est un simple signe local, dont l'intensité et le degré sont conformes à la blessure que les centres nerveux en ont reçue. Le fait que, par suite de ce choc, la force musculaire de l'organisme diminue d'une façon évaluable ne permet nullement encore de chercher l'essence de la douleur dans une diminution du sentiment de puissance... Encore une fois, on ne réagit pas contre la douleur: le déplaisir n'est pas une " cause " des actions. La douleur elle-même est une réaction, le contre-mouvement est une autre réaction antérieure, - tous deux partent de points différents...

305.

Comment se fait-il que les articles de foi fondamentaux, en psychologie, sont tous la pire déformation et le plus odieux faux monnayage ? " L'homme aspire au bonheur ", par exemple - qu'est-ce qui est vrai là-dedans ? Pour comprendre ce que c'est que la vie, quelle sorte d'aspiration et de tension exige la vie, la formule doit s'appliquer aussi bien à l'arbre et à la plante qu'à l'animal. " A quoi aspire