volution de l'existence, comme grande bêtise. Une interprétation aussi extravagante est seulement le produit d'une évaluation de la vie au moyen des facteurs de la conscience (plaisir et déplaisir, bien et mal). Ici l'on fait valoir contre le but - les moyens " impies ", absurdes et avant tout désagréables - : comment un but qui utilise de pareils moyens peut-il valoir quelque chose ! Mais le défaut d'une telle interprétation réside précisément dans le fait qu'au lieu de chercher le but qui explique la nécessité de pareils moyens, elle présuppose, de prime abord, un but qui exclut précisément de pareils moyens: c'est-à-dire que nous considérons comme normes nos désirs, par rapport à certains moyens (moyens agréables, rationnels, vertueux), fixant d'après cela quel but général est désirable...
Le défaut fondamental c'est de considérer la conscience, au lieu d'y voir un instrument et un cas particulier dans la vie générale, comme mesure, comme valeur supérieure de la vie: c'est la perspective défectueuse du a parte ad totum; - voilà pourquoi tous les philosophes cherchent instinctivement à imaginer une participation consciente à tout ce qui arrive, un " esprit ", un " Dieu ". Mais il faut leur faire comprendre que c'est précisément par là que l'existence devient une monstruosité; qu'un " Dieu " et une sensibilité universelle seraient quelque chose qui ferait condamner absolument