d’exciter des nerfs fatigués, — il a rendu ainsi
la musique malade. Son génie de l’invention
n’est pas médiocre dans l’art d’aiguillonner
encore les plus épuisés, de rappeler à la vie les
gens à-demi morts. Il est passé maître dans
l’adresse de l’hypnotiseur, il renverse les plus
forts comme des taureaux. Le succès de
Wagner — son succès sur les nerfs et par
conséquent sur les femmes — a fait de tout
l’ambitieux monde musical des disciples de
son art mystique. Et non pas seulement les
ambitieux, mais les sages… C’est de nos
jours seulement que l’on fait de l’argent avec
de la musique malade ; nos grands théâtres
vivent de Wagner.
— Je me permets de nouveau une douce
gaieté. Je suppose que le Succès de Wagner
prenne corps, revête une figure, se déguise en
musicien savant et philanthrope, se mêle aux
jeunes artistes. Comment pensez-vous qu’il
pourrait s’épancher ? —
Mes amis, dirait-il, cinq mots entre nous. Il est plus facile de faire de la mauvaise