Page:Nietzsche - Le Cas Wagner (trad. Halévy et Dreyfus).djvu/44

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être laids ! Wagner l’a osé ! Remuons sans crainte devant nous le limon des harmonies les plus répugnantes ! N’épargnons pas nos mains ! Par là d’abord nous devenons naturels

Un dernier conseil ! Il se peut qu’il réunisse tout en lui. — Soyons idéalistes ! — Cela sera, sinon le parti le plus raisonnable, tout au moins le plus avisé. Pour élever les hommes, il faut être élevé soi-même. Promenons-nous par-dessus les nuages, haranguons l’infini, entourons-nous des grands symboles ! Sursum ! Boumboum ! — il n’y a pas de meilleur conseil. Que les « soupirs gonflés » nous servent d’arguments, et notre « belle âme » d’avocat. La vertu a raison même du contre-point. « Celui-là qui nous améliore, comment ne serait-il pas vertueux lui-même ? » telle fut toujours la conclusion de l’humanité. Améliorons donc l’humanité ! — c’est comme cela que l’on devient vertueux (c’est comme cela que l’on devient même « classique » : — Schiller fut « classique » ). Courir à la recherche des basses séductions des sens, à la recherche de la prétendue Beauté, a énervé les Italiens : demeurons allemands ! Les tendances musicales de