Page:Nietzsche - Le Gai Savoir, 1901.djvu/238

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vernement. Les premiers du second degré s’énervent toujours vers la fin et ne s’inclinent pas vers la mer avec un rythme simple et tranquille comme par exemple la montagne près de Porto fino — là-bas où la baie de Gênes finit de chanter sa mélodie.

282.

L’allure. — Il y a des manières de l’esprit par quoi même de grands esprits laissent deviner qu’ils sortent de la populace ou de la demi-populace : — c’est surtout l’allure et la marche de leurs pensées qui les trahit ; ils ne savent pas marcher. C’est ainsi que Napoléon, lui aussi, à son profond déplaisir, ne sut pas se mettre au pas princier et « légitime », dans les occasions où l’on devrait s’y entendre, comme par exemple les grandes processions du couronnement et les cérémonies analogues : là aussi il fut toujours seulement le chef d’une colonne — tout à la fois fier et brusque et conscient de cela. — On ne manquera pas de rire en regardant ces écrivains qui font bruire autour d’eux les amples vêtements de la période : ils veulent cacher leurs pieds.

283.

Les hommes qui préparent. — Je salue tous les indices de la venue d’une époque plus virile et plus guerrière qui mettra de nouveau en honneur la bravoure avant tout. Car cette époque doit tracer le