musique. Écoutez-le parler : regardez marcher les plus belles Anglaises : il n’existe pas au monde de plus jolis canards ni de plus beaux cygnes ; — enfin, écoutez-les chanter ? Mais j’en demande trop ! — —
Il y a des vérités qui ne pénètrent nulle part mieux que dans les têtes médiocres, parce qu’elles sont faites à leur mesure ; il y a des vérités qui n’ont d’attrait et de charme que pour les intelligences médiocres ; cette proposition, peut-être déplaisante, est plus que jamais de mise aujourd’hui que la pensée d’Anglais estimables, mais médiocres — je veux dire Darwin, John Stuart Mill et Herbert Spencer — commence à être souveraine maîtresse dans la région moyenne du goût européen. Pour dire vrai, qui songerait à contester que de temps à autre la prédominance d’esprits de ce genre ait son utilité ? On se tromperait si l’on jugeait les esprits de race, les esprits qui prennent leur essor à l’écart, comme particulièrement aptes à établir, à colliger, à ramasser en formules la masse des petits faits ordinaires ; ils sont tout au contraire en leur qualité d’exceptions, dans une situation fort désavantageuse à l’égard des règles. Et puis, ils ont plus à faire que d’apprendre à connaître : leur tâche, c’est d’être quelque chose de nouveau, de signifier quelque chose de nouveau, de repré-