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Page:Niox - La guerre de 1870, simple récit.djvu/131

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prendre part aux sorties, tandis que les autres restaient affectés à la garde des remparts[1].


Corps francs. — Il se forma aussi de nombreux corps francs.

À part quelques exceptions très honorables[2], ceux qui les composaient, souvent désireux d’échapper à toute discipline et à toute subordination régulière, ne rendirent guère de services.


Le général Trochu, président du gouvernement provisoire, commandait en chef.

  1. Dans les grandes villes comme Paris, il y a toujours beaucoup de gens, les uns malheureux, les autres criminels, habitués à vivre en dehors de tout devoir. Ce sont les irréguliers de la vie ; ils se plaisent au désordre. Les opinions politiques leur sont assez indifférentes ; mais, par tempérament, ils sont toujours en guerre permanente contre la société, et toujours prêts à suivre les agitateurs lorsqu’il y a quelque mal à faire. Le courage ne leur manque souvent pas, mais ils sont peu disposés à en faire preuve pour la même cause que les honnêtes gens. Ces hommes devaient être dangereux et il avait été imprudent de leur donner des armes, sans pouvoir les soumettre à une discipline suffisante. Pendant le siège, ils constituèrent une sorte d’armée insurrectionnelle qu’il fallait surveiller, et grâce à laquelle les partis révolutionnaires tentèrent plusieurs coups de main pour s’emparer du pouvoir.

    Après la capitulation, ils restèrent en armes ; ce furent eux qui formèrent l’armée de la Commune et qui donnèrent l’odieux spectacle de la guerre civile, en présence des Allemands encore campés devant Paris.

    Les divers bataillons de la garde nationale présentaient donc de grandes différences. Les uns étaient désignés sous le nom de bataillons du parti de l’ordre ; les autres, sous celui de bataillons révolutionnaires. Les bataillons de guerre même étaient fort dissemblables, et les officiers, nommés à l’élection, représentaient l’esprit de leurs troupes, tantôt bon, tantôt très fâcheux. Il fallut, plusieurs fois, destituer des officiers qui manquaient de courage au feu et d’autres qui donnaient le spectacle attristant de la plus honteuse ivresse.

  2. Tels que les Éclaireurs à cheval de la Seine du commandant Franchetti, les Francs-tireurs de la Presse, et quelques autres.