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L’armée française avait conservé les habitudes d’Afrique ; elle campait sous les petites tentes-abris, ne s’éclairait pas au loin, et les avant-postes étaient à très petite distance.

La division de cavalerie, placée en première ligne, ne se tenait pas sur ses gardes. Vers neuf heures du matin, des obus tombèrent dans son camp ; il en résulta une grande confusion. De nombreux chevaux échappés traversèrent au galop les bivouacs de l’infanterie, mais le désordre ne se propagea pas ; les troupes se formèrent rapidement et l’artillerie répondit au feu de l’ennemi.

L’action s’engagea à la gauche française ; elle s’étendit de la gauche à la droite, à mesure que de nouvelles troupes arrivaient en ligne ; la lutte dura toute la journée, et, de part et d’autre, avec une extrême ténacité.

L’ensemble du mouvement des Allemands était une grande conversion, l’aile droite formant le pivot. L’armée française fit un mouvement de conversion semblable sur son aile gauche. Les Allemands voulaient couper la route de Verdun et cherchaient à s’étendre par leur gauche vers le nord. L’armée française, de son côté, s’étendit par sa droite. À la fin de la journée, les deux armées étaient séparées par la route même de Verdun.

Le combat d’infanterie et d’artillerie se développa sur une ligne très étendue, de Rezonville à Mars-la-Tour. Il fut sanglant, sans donner de résultat décisif sur aucun point.

À gauche, le 2e corps souffrit beaucoup, il fut remplacé par une partie de la Garde[1].

Au centre, le 6e corps maintint ses positions.

À droite, le 3e corps, puis le 4e entrèrent successivement en action. Vers cinq heures du soir, la division de Cissey

  1. À un certain moment, une charge de cavalerie allemande arriva à l’improviste sur l’état-major même du maréchal Bazaine, qui fut dispersé. Le maréchal dut mettre l’épée à la main et un officier allemand galopa quelque temps près de lui sans se douter de l’importance de la prise qu’il était à même de faire.