Page:Niox - La guerre de 1870, simple récit.djvu/74

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cette humiliation et à cette douleur. Les négociations furent rompues et l’on se prépara à une lutte à outrance.

Le Gouvernement de la Défense nationale resta à Paris, dont l’investissement fut complet à partir du 20 septembre.

Une délégation de trois membres du gouvernement avait été envoyée à Tours avant l’investissement. Un quatrième membre, M. Gambetta, sortit de Paris en ballon, le 9 octobre, la rejoignit, et en prit la présidence. C’était un patriote ardent, doué d’une remarquable énergie. Il devint l’âme de la résistance quand même et exerça un pouvoir pour ainsi dire dictatorial. La direction du ministère de la guerre fut confiée à M. de Freycinet, ingénieur des mines.

Sans distinction de partis, le pays répondit à l’appel du gouvernement provisoire. Plus de 600 000 hommes furent successivement armés et jetés sur l’ennemi.


Organisation de la résistance. — Avant la guerre, il existait à Paris, et dans toutes les communes de France, des gardes nationales, c’est-à-dire des troupes bourgeoises armées pour le maintien de l’ordre public. À Paris, la garde nationale présentait une certaine apparence ; quant aux gardes nationaux de province, ils n’avaient même pas d’uniforme.

Les célibataires et les veufs sans enfants formèrent des bataillons de guerre, appelés bataillons de gardes nationaux mobilisés, ou plus simplement mobilisés ; ils entrèrent, en partie, dans la formation des nouvelles armées, mais la plupart n’étaient pas à même de rendre d’utiles services.

On obtint de meilleurs résultats avec les mobiles, bien que beaucoup n’eussent guère de discipline.


Au commencement de la guerre, les bataillons de mobiles parisiens avaient été envoyés au camp de Châlons ; ils se mutinèrent et il fallut les ramener à Paris.

Dans la suite, quelques bataillons de mobiles de Paris et