Aller au contenu

Page:Niox - La guerre de 1870, simple récit.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la province, commandés par des hommes de valeur, s’aguerrirent par les combats et payèrent bravement de leurs personnes.

Des corps de francs-tireurs s’organisèrent aussi, un peu de tous côtés. Quelques-uns étaient composés d’hommes courageux qui harcelaient les convois de l’ennemi et inquiétaient ses communications. Beaucoup d’autres n’étaient que des soldats de fantaisie qui s’affublaient de noms et d’uniformes singuliers, ne recherchaient pas les occasions de se battre, et ne firent que de mauvaise besogne.

Les Allemands terrorisèrent le pays pour empêcher les résistances locales et faire leurs réquisitions en sûreté. Ils brûlaient les villages, emmenaient des otages, frappaient de lourdes contributions de guerre, et fusillaient les habitants qui essayaient de se défendre ou qui étaient seulement soupçonnés d’avoir donné asile à des francs-tireurs. Ce système leur réussit trop bien. Il est triste de dire que certaines gens, profitant des malheurs publics, gagnaient de l’argent en vendant des denrées à l’ennemi, plutôt que de prendre un fusil et de risquer leur vie en défendant la Patrie. Ceux qui se sont enrichis, tandis que tant de familles tombaient dans la misère par suite de la mort des pères et des enfants, ne méritent que le mépris public.

Si la guerre recommence, si la France est encore envahie, il faut que tous ceux qui ne partiront pas, pouvant le faire, sachent d’avance que leur nom restera affiché, comme témoignage de honte, à la porte de la maison commune.

Mais, à côté des fautes à flétrir, il est consolant de se souvenir des nobles dévouements dont firent preuve, jusqu’au sacrifice de leur vie, des hommes généreux de toutes les classes de la société et aussi quelques femmes héroïques.

Un corps franc, recruté en majeure partie dans les provinces de l’ouest, appelé officiellement, pour cette raison,