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Sur bien des points, notamment au plateau d’Auvours, le 11 janvier, la lutte fut très énergique.

Ces hauteurs formaient la clef de la position ; d’abord perdues, elles furent reprises à la suite d’une vigoureuse charge des volontaires de l’Ouest conduits par le général Gougeard[1]. Mais, dans la nuit du 11, un corps de mobilisés de Bretagne, pris de panique, abandonna, sans tirer un coup de fusil, un poste qu’il était chargé de défendre.

Lorsqu’une brèche se produit ainsi sur une ligne de bataille, toute la ligne est compromise. Il n’était plus possible de se maintenir sur les autres positions.

La retraite fut ordonnée le 12 au matin ; un corps de gendarmes fit très belle contenance pour la couvrir.

Les Allemands entrèrent au Mans. Le combat se prolongea jusqu’à la nuit dans les rues de la ville.


Dans les combats livrés autour du Mans, du 6 au 12 janvier, les Allemands engagèrent 75 000 hommes ; ils eurent 200 officiers et plus de 3 000 hommes hors de combat. Sur un effectif de 90 000 hommes, l’armée française perdit environ 6 000 hommes et 20 000 prisonniers.


Retraite sur la Mayenne. — Cependant le général Chanzy ne voulait pas encore abandonner la partie, ni trop s’éloigner de Paris. Son projet était de se retirer du côté d’Alençon, dans le pays difficile du Perche. Mais les ordres du gouvernement lui prescrivirent de se replier derrière la Mayenne. L’ennemi le suivit sans grande vigueur ; les troupes allemandes étaient très fatiguées ; leurs cadres en officiers, extrêmement réduits.


Quelques combats furent encore soutenus par les arrière-gardes françaises.

  1. Le général Gougeard était un capitaine de vaisseau nommé général au titre auxiliaire.