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Page:Nizan - Les Chiens de garde (1932).pdf/143

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« Ainsi ce que les Allemands défendent et ce que nous défendons ne sont pas choses du même ordre. Ils représentent un anachronisme étouffant, mûr pour la destruction. Entre eux et nous, ce n’est pas qu’il y ait soit les Vosges, soit le Rhin : il y a des siècles. Une expérience intrépide que nous avons faite, qui nous a coûté, et que nous poursuivons, celle de l’affranchissement politique… l’Allemagne ne l’a pas faite ; et il est douteux qu’elle en soit capable. Ainsi contre elle nous soutenons une guerre d’indépendance plus que nationale. Que les millions de soldats de l’Alliance le sachent ou non, ils forment les jeunes levées internationales de la Révolution française, étant le rempart vivant de la Loi contre l’arbitraire. »

P. Desjardins, Bulletin de l’Union pour la Vérité, Juillet 1917. Discours prononcé le 13 juillet 1917, à la distribution des prix de Condorcet.


« La Révolution elle-même, dont cette guerre n’est pourtant que la suite idéologique — car la lutte pour le droit des peuples est une extension logique de la lutte pour les droits de l’homme… »

G. Guy-Grand, Bulletin de l’Union pour la Vérité, 5 et 19 janvier 1919.


« Pendant la retraite de Russie, les grognards entraînés jusque-là par leur foi dans l’étoile bonapartiste, se couchaient dans la neige pour mourir. Mais en 1914, nos armées sont composées de citoyens libres qui refusent de subir, de laisser subir à ceux qu’ils aiment l’injustice d’une agression sauvage. »

L. Brunschvicg, Progrès de la Conscience, p. 717.


« Les ressources du pays, il les a dépensées dans les gigantesques entreprises de son insatiable ambition… En lui le conquérant a tué le souverain… Laon est bien la défaite du génie par le Droit révolté. La leçon sera la même pour nos soldats. C’est la Justice reprenant, quoi qu’on fasse son cours inévitable dans la pérennité des âges. C’est Valmy recommencé, 1792, 1793 retournés contre nous. Oui enfin, après avoir montré à l’Europe les peuples se levant victorieusement pour sauver leur indépendance, c’est l’Europe que nous retrouvons victorieuse pour la même cause, avec les mêmes armes… Décidément, il n’y a d’opprimés que ceux qui veulent l’être. »

Maréchal Foch, Revue de France, mai 1921. (Cité par L. Brunschvicg, Progrès de la Conscience, p. 242.)


« Montrer ce qu’a été la pensée française jusqu’à la veille de 1914, c’est prouver que la place qui va nous