Page:Noël - Fin de vie (notes et souvenirs).djvu/165

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niste, zoologiste, entomologiste, et surtout un grand philosophe.

Aujourd’hui encore je ne sais rien mieux que ce que j’appris là, avec les fleurs, avec les insectes, avec le ciel, les nuages, les étoiles…

1895. — Tout un monde s’en va et je m’en vais moi-même. Les souvenirs n’en ont que plus de charmes… et quelquefois aussi plus d’amertume.

Mais dans la vieillesse certainement s’éclaire le jeu de ta vie. On en apprécie mieux la marche, l’ensemble, le bon équilibre ; c’est, au total, un gain.

Mort à Rouen, il y a quelques jours, de Mme M…, à l’âge de quatre-vingts ans. Quoique dans l’aisance, sa vie avait toujours été comprimée. Peut-être à cause de cela devenue d’une laideur extraordinaire. Elle n’en avait pas moins été, à dix-huit ans, très gentille : minois frais, rose et rond comme une pomme ; très éveillé, très drôle avec de grands yeux ronds, un peu gros, mais doux et tendres.

Que de métamorphoses en cet aimable visage pour en arriver aux laideurs de la fin ! Je l’avais connue au Tot petite fille, quand j’y allais tout jeune, avec mon père et ma mère.