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Page:Noël - Fin de vie (notes et souvenirs).djvu/35

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lui-même, ne s’en trouvant pas digne, il renonce à cette souveraineté si noble et si haute.

Prenez quelque part un honnête bourgeois, bonasse, un peu bêta, inoffensif, n’ayant jamais fait de mal à personne ; réussissez à en faire dans un jour d’élection, ne fût-ce qu’un conseiller municipal, et peut-être verrez-vous le tranquille bourgeois se changer de lézard innocent en bête venimeuse.

De ces bourgeois envenimés, il y en a en France plus de 400,000.

Ajoutez-y les autres élus en tous genres, sans oublier 80,000 prêtres entourés de leurs bedeaux, sacristains et autres vilaines ouailles ; ajoutez-y par milliers aussi (je n’en sais plus le chiffre) les magistrats dangereux, les banquiers malsains, usuriers, huissiers, gens de police, commissaires, mouchards, etc., etc. N’oubliez personne, et puis comptez les cabarets infâmes, les voleurs, professeurs de vol, racoleurs, racoleuses, etc., etc.

Et maintenant, demandez-vous par quel bon miracle de nature on peut trouver encore, en un pareil monde, chez les plus abandonnés et les plus dégradés, des lueurs et des élans de conscience…

N’en doit-on pas conclure que malgré tout, l’espoir