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Retour de la bourgeoisie à l’église. Mamours avec le clergé.

Mais église et bourgeoisie hâtent peut-être leur fin, l’une et l’autre, par ce baiser d’Iscariotes.


IX


Jours de vrai printemps ; des dames assises dans Solférino cousent, brodent, tapissent, font du crochet, pendant que les enfants jouent. Quelques vieux aussi sont là qui s’épanouissent au soleil, et ces vieux m’en rappellent d’autres.

Il y a, dans les environs de soixante-dix ans — c’était en 1821, 1822 — mes parents habitaient encore rue Saint-Hilaire — il y avait dans le voisinage plusieurs vieux et vieilles qui, pour l’âge, en étaient à peu près où me voilà moi-même arrivé. Suivant l’usage de ce temps-là, les rues, encore peu fréquentées des voitures en dehors du vendredi, jour de halle et de marché, étaient pour chacun comme une cour où l’on passait les trois quarts de son temps à travailler, à causer, à jouer, à dîner quelquefois. Des artisans même y exerçaient leur profession en plein air : les menuisiers, les tonneliers, y varlopaient leurs bahuts, y passaient au feu