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NOA NOA

VI
LE DERNIER IMÉNÉ

À l’ombre du manguier colossal, a mi-voix,
Adressant leurs regards á l’orient des eaux,
Dolentes d’avenir et fières d’autrefois,
Tandis que leurs amants jouaient sur les roseaux
Assemblés du vivo des airs dolents et fiers,
Les amantes ont dit l’hymne d’espoir amer.

  Quand toutes les chansons seront chantées,
  Tous les baisers, bus, déçus tous les vœux,
  Quand les jardins clairs de l’Île enchantée
  Ne fleuriront plus parmi nos cheveux,

  Quand auront fini l’ombre et la lumière
  Sur nos fronts leurs jeux : légers et joyeux,
  Et quand le dernier avec la dernière
  Auront au soleil fermé leurs doux yeux,