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tentative, on dépêchait à terre des embarcations armées, tandis, que, sur le navire-même, on braquait en sourdine les canons.

Les indigènes, qui ont la vue très perçante, conçurent de ces manœuvres quelque défiance, et se retirèrent en bon ordre. Les troupes de débarquement furent reçues à coups de fusil et obligées de retourner à bord au plus vite. Plusieurs matelots et un enseigne expièrent la maladresse de Lacascade et de son messager.

À quelque temps de là, un des spécialistes dont nous parlions, M. Chessé, s’étant fait fort de venir à bout des révoltés par la simple persuasion, le gouvernement l’en crut. Cela coûta une centaine de milliers de francs à la Colonie, capital dépensé en de nombreux envois de messagers aux différents chefs insoumis et en une infinité de petits cadeaux aux femmes indigènes : ballons rouges, boîtes à musique, etc.

Ces moyens de séduction n’ayant produit aucun résultat, il fallut recourir aux armes.

Le feu commença le 1er janvier 1897

Il devait durer, les montagnes pouvant cacher les Maories pendant longtemps.

— Pourquoi ne voulez-vous pas être, comme ceux de Tahiti, gouvernés par les lois françaises ? — demandait-on à un indigène quelques jours avant l’action.