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Page:Noailles - Derniers vers, 1933.djvu/120

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Ce qui fléchit en elle expire mollement.
Même quand le verger et la vigne rougeoient,
Elle ne s’unit plus à cette pourpre joie
Qui mêlait en été la bacchante et l’amant.

Sa sereine faiblesse a bien la connaissance
D’un sommeil où le germe, insidieusement,
Conservant sa vigueur, sa grâce et son essence,
Renaîtra, frais et pur, palpitant diamant.

— Qu’êtes-vous, race humaine, auprès de tant de force !
Parasites rêveurs que grandissait l’esprit,
Vos labeurs, vos espoirs et la stoïque écorce
Dont tout être se vêt, n’empêchent le mépris
D’un monde sans pensers où vos pleurs et vos gestes
Se perdent dans l’espace et les tombes agrestes !