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Page:Noailles - Derniers vers, 1933.djvu/39

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RÉSIGNATION


Quand on a tant aimé, tant loué l’univers,
Et que l’immense azur et l’éclatement vert
Viennent rompre avec nous leurs grandes fiançailles,
On combat, on languit. L’inégale bataille
Irrite en notre esprit l’affront d’avoir vécu.
Puis, lassé de souffrir, épuisé, juste et chaste,
Le cœur conçoit enfin, avec un sens aigu,
L’innocence du sort, favorable ou néfaste.
Et l’esprit, dédaignant ce qui lui semblait dû,
Contemple calmement le monde hostile et vaste,
Où l’homme, hôte pensif, n’était pas attendu !