Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/12

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— Vous savez bien, chère eau vivante,
Qu’il n’est d’amour si malaisé
Qui n’ait le désir du baiser,
De sa tendre et chaude épouvante ;

Vous savez que rien n’est si fort
Que la caresse et que l’étreinte,
Et que toute tendresse est feinte
Qui n’a le vouloir de l’accord.

C’est pourquoi, mes vagues ailées,
Ce matin dans le sable doux,
Je me mettrai sur mes genoux
Et je boirai votre eau salée…