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PARFUMÉS DE TRÈFLE ET D’ARMOISE


Les rivières avaient leurs tanches,
La plaine humide le héron,
Comme aujourd’hui où le jour penche
Son soleil sur les arbres ronds.

Ce soir, cette basse colline
Bleuit au crépuscule long,
Comme quand le petit Racine
Jouait à la Ferté-Milon.

— Ô beaux pays d’ordre et de joie
Vous ne déchiriez pas le cœur
Comme à présent où l’homme ploie
Sous votre ardeur et votre odeur.

— Quand Fénelon au temps champêtre
Marchait dans le soir parfumé,
Portant déjà la langueur d’être
Un jour malgré soi-même aimé ;