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JEUNESSE


Pourtant tu t’en iras un jour de moi, Jeunesse,
Tu t’en iras, tenant l’Amour entre tes bras,
Je souffrirai, je pleurerai, tu t’en iras,
Jusqu’à ce que plus rien de toi ne m’apparaisse.

La bouche pleine d’ombre et les yeux pleins de cris,
Je te rappellerai d’une clameur si forte
Que, pour ne plus m’entendre appeler de la sorte,
La Mort entre ses mains prendra mon cœur meurtri.