Aller au contenu

Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Je te dirai le cri des cigales au soir
Sur le silence ardent et triste de la plaine,
Le repos des vergers, l’odeur des arrosoirs,
Les troupeaux, leurs plaisirs, leur sagesse et leur laine.

Je te dirai l’approche auguste de la nuit
Sur la campagne calme et les tiges bercées,
La forme des reflets sur la route qui suit
La petite rivière onduleuse et pressée.

— Alors tu reverras les jours qui ont été
Rosir dans la douceur de ma parole habile,
Et mon regard sera sur toi comme un été
Plein de feuillage vert et de branches mobiles…