Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/83

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Un pesant parfum de cannelle
Fait dans l’air des flaques d’odeur.
Les arbres pleins de chaleur
S’ouvrent comme des ombrelles.

L’étang vert est tout encoché
De petites vagues enflées,
Le massif de giroflées
Est sous la brise penché.

Rien chez les êtres ne s’accorde.
Nul ne peut penser comme moi,
Dans la triste ardeur du mois
Ce soir où l’âme déborde.

Je souffre du couchant vermeil,
Du parfum rouge des arbouses,
De voir sur cette pelouse
Les îlots d’or du soleil.