Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/84

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Le vent fin, la cloche qui sonne,
Vont fanant l’air sentimental,
Comme tout cela fait mal,
Qui peut comprendre ? Personne.

— Des jeux, des matins, du gazon,
Des heures qui furent clémentes,
La pluie et l’odeur des menthes,
Les rêves à la maison.

Des soirs crédules, des orages,
L’enfance, son ennui, sa paix,
Il se fait et se défait
Dans mes yeux des paysages…

Rien n’est donc tout à fait cessé,
Tout peut revivre, ah, la mémoire !
Chacun garde son histoire,
Nul n’échange le passé,