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Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/94

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L’ÉTREINTE


MÉLISSA

Ô Rhodon, nos deux cœurs en nous sont épanchés,
Comme si nous avions goûté leur eau vivace
Ainsi que nous mordions les fruits des branches basses,
Appuyés à l’arbre pêcher.

RHODON

Tous tes jeux jusqu’ici, les rires et les danses,
Et les brusques chagrins, l’espoir et ses détours,
Appelaient ma venue et préparaient l’amour,
Mais les embrassements ont bien d’autres stridences.