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Page:Noailles - L’honneur de souffrir, 1927.djvu/140

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L’HONNEUR DE SOUFFRIR


XCI


J’ai bien servi le dieu sacré de la parole,
Ma voix a réuni la raison et le chant
Comme on voit la senteur mêlée à la corolle.
D’autres cris sont plus beaux, mais non pas plus touchants !

Et cependant c’est vous, Musique, âme excessive,
Dont le pouvoir s’affirme au-dessus, au-dessous
De ce que l’homme exhale en syllabes pensives,
Et seul votre mystère impérieux absout
L’univers haïssable et sa faute native…