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Page:Noailles - L’honneur de souffrir, 1927.djvu/15

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L’HONNEUR DE SOUFFRIR

IV


Puisque mes yeux ont vu les lieux où tu reposes,
Puisque jamais le jour, l’étoile ni la rose
Ne visitent un noir caveau,
Puisque jamais l’été nouveau
Ne fait de ton sommeil naître ses fraîches tiges,
Puisque l’immensité sans âme te néglige,
Que nul échange aérien
Ne vient desserrer tes liens,
Puisque, malgré les chants enivrés de Lucrèce,
L’azur ne s’emplit pas des funèbres paresses,
Mon cœur avec le tien dans l’abîme perdu,
Je ne remonte pas d’où l’on t’a descendu !