Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/63

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à l’agonie, recevaient le mystère des sacrements avec une élégante et riante courtoisie.

Et voici qu’il semblait à Sabine engourdie, dont les yeux se voilaient et brûlaient, que le pastel souriait de sa bouche, rouge et disait :

« Sabine, tu vois à ma robe en soie dauphine à ramages et au ruban qui fait le tour de mon cou, que j’ai vécu au siècle folâtre du Régent et de Louis le Bien-Aimé. J’habitais Versailles et quelques châteaux des bords de l’Oise.

» J’étais voluptueuse, nous étions tous voluptueux, les hommes et les femmes cédaient sans résistance et sans peur au goût charmant qu’ils avaient l’un de l’autre. Nous avons paré la nature et orné les maisons pour l’amour et les plaisirs. Nous avons, durant les heures de notre vie fragile, suspendu impérissablement aux murailles, aux boiseries, aux fontaines des jardins, aux temples dans les parcs, des roses, des rubans flottants, des colombes et des coquilles.

» La coquille est le principe et le symbole de notre temps et cela s’entend aisément, car c’