Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/66

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Elle se pencha à sa fenêtre, et ne voyant rien, elle descendit dans une robe de chambre hâtivement mise qu’elle tenait enroulée autour d’elle.

C’était Jérôme Hérelle qui arrivait ; elle avait oublié qu’il était attendu pour ce matin-là. Elle eut du plaisir à le revoir, il lui apportait l’air de Paris, le souvenir de chez elle, mais elle était fâchée de se trouver ainsi vêtue ; elle éprouvait une sorte de pudeur et de confusion de son visage matinal si proche encore du sommeil et du lever.

Jérôme Hérelle enchantait la mère d’Henri à qui il témoignait la déférence d’un parent modeste et jeune, du respect et de l’admiration sociale.

Amère et bruyante, elle profitait de cela pour initier Jérôme aux détails des contrariétés de sa vie, de son esprit, de sa santé. Le jeune homme paraissait y prendre non pas une part familière qui eût été malséante, mais une attention franche et continue. C’était ce qui agaçait le plus Sabine, quand elle y pensait, cette manière que ce garçon avait de ne point distinguer le plaisir de l’ennui, la valeur de la médiocrité.