Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/67

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Par une sorte de vanité sèche et stoïque, ce qu’il faisait lui semblait comporter par cela même assez d’intérêt et d’agrément. Sabine pensait que le superficiel le constituait en totalité : la politesse lui tenait lieu de cœur et le savoir-vivre d’héroïsme. Il eût risqué sa vie aisément pour un sujet ordinaire. La qualité du but ne l’intéressait pas.

Pourtant elle accorda à Marie, le lendemain, qu’il était agréable à la campagne. Il avait fait avec elle une promenade dans les bois pendant laquelle, soudain confiant, il lui avait parlé de lui-même d’une manière aimable et simple.

Ce jour-là, après le déjeuner, Henri s’obstinait à vouloir emmener son cousin à la pêche :

— Seulement vous ne parlerez pas, le poisson a l’ouïe d’une extrême susceptibilité, mon livre dit que… Il discourait, savamment maintenant, d’un sujet qui, pour l’instant, bornait ses désirs.

— J’aime mieux vous laisser, répondit Jérôme.

Et il regarda Sabine de côté, en riant, se moquant doucement d’Henri. Sabine rit aussi, cela rompit définitivement la gêne entre eux, ils