Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/68

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avaient un secret d’ironie et de gaieté, ensemble, contre Henri.

« Ce garçon peut devenir un ami pour moi, pensa la jeune femme, et je puis lui être utile aussi. »

Sa vitalité renaissante lui donnait l’envie de la bonté, de l’action dominante par quoi elle éprouverait l’habileté de son esprit, d’autant mieux que Jérôme était à la fois net et secret et qu’il fallait de la ruse pour entrer dans ce caractère.

Quelques voisins de campagne venaient rendre visite à madame de Fontenay, la mère d’Henri ; elle les empoignait d’un accueil précipité, emporté et farouche qui ressemblait à un rapt, tandis que Sabine, Marie et Jérôme, un peu à l’écart dans un coin du salon, se divertissaient de la gravité des attitudes empressées et du néant des propos.

— Comme on est heureux, disait Sabine, d’avoir tout ce goût du futile, de ne pas aimer que l’essentiel dans la vie ! Voyez madame de Plessis, laide et vieillissante avec sa fille qui boite et qui ne se marie point, elle n’a de soucis que la besogne nobiliaire.