Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/77

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mettaient en désordre son chapeau qui glissait en arrière. Sabine le trouvait charmant dans son agacement puéril, et, par moments, ils se regardaient, sans beaucoup de profondeur et d’acuité, mais avec une pleine et claire ardeur.

— Alors, soupirait Henri, qui se plaignait d’autant plus qu’il n’éprouvait pas vivement la contrariété, nous prenons le train après le dîner, nous rentrons à Paris dans la nuit, cela sera gai ! Et puis, l’existence mondaine ; Sabine va m’arracher à ma bibliothèque pour me traîner dans les bals.

— Osez dire, interrompit Sabine, qui avait à l’excès le goût de l’exactitude chez autrui, osez dire que je vous ai souvent fait aller au bal, je dors à dix heures… Quel menteur !…

Et, pendant qu’elle se disputait ainsi plaisamment, elle pensait à l’autre cœur moins avide de repos qu’elle avait maintenant en elle, au nouveau regard avec lequel elle voyait les choses.

Marie, silencieuse, contemplait le crépuscule.