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LA DOMINATION

là, dans une chambre inconnue, près d’un jeune homme…

Elle le remercie.

Elle n’a rien à redouter de lui. Pendant qu’elle parle et se plaint de sa frayeur, il la presse contre lui… Elle écarte doucement les mains du jeune homme, mais il la reprend encore, et, chaque fois qu’elle le repousse, il revient. Ainsi, elle s’habitue à ses tendres audaces.

Lorsqu’elle regarde autour d’elle, avec un peu de tristesse, les murs nus, il lui dit :

— Mon amie, ces pièces sont froides et sans grâce, bien différentes de vos demeures, mais il faut que vous les acceptiez par amour de moi.

Et, comme elle est aujourd’hui sans désir, accablée et tendre, elle l’écoute, docilement, lui dicter son sort nouveau.

Elle ne retrouve pas la volupté solitaire de l’autre soir sur le grand canal, mais elle aime