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LA DOMINATION

Autour d’une légère tonnelle où luisent de si petites roses qu’on les prendrait pour des pâquerettes, tournent de tendres papillons blancs, peu sauvages, abattus par la chaleur et le parfum, et qu’on enfermerait dans la main. Antoine et la jeune femme les regardent jouer, et l’un de ces mols papillons, délicatement, lentement, vole vers la petite rose, et de sa bouche lui baise la bouche avec tant de netteté, de force et de perfection que l’on peut voir trembler de désir, de plaisir et d’entente l’insecte délicieux et la fleur favorisée…

Antoine Arnault se retourne et baise ainsi les lèvres de sa compagne.

Mais on n’embrasse point cette jeune femme sans qu’elle meure, sans que son cœur s’arrête et se glace, sans qu’elle devienne la victime ou la tendre comédienne, il ne sait, d’un trop sensible plaisir…

Antoine ne s’attendait pas à de si déli-