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LA DOMINATION

vos cheveux crêpus, mêlés ? Et comment avez-vous fait pour cacher vos souliers, qui sont si ridicules avec leur aspect chaviré ? »

Et puis, en somme, tout à l’heure, elle dirait à Antoine : « Tu me dégoûtes et elle me dégoûte ; allez-vous-en l’un avec l’autre… »

— Je vais voir ce que fait le petit, reprend finalement Émilie Tournay, gênée, qui cherche à se retirer, à ne plus être là.

Elle s’en va silencieusement, ayant l’intention de ne plus peser, de ne pas irriter…

Donna Marie, seule, réfléchit.

Cette fille la tient désormais. Certes, pense-t-elle, depuis longtemps Émilie a tout deviné ; elle n’en parlait pas, elle était discrète, tout occupée à vivre commodément, paisiblement… D’ailleurs, elle est naturellement discrète, c’est sa vertu, son obscur honneur, sa rude délicatesse… Mais maintenant ! Que ne peut-elle dire au comte ! Oui,