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LA DOMINATION

n’interrompait pas Martin Lenôtre lorsque celui-ci l’intéressait aux agréments que ce mariage lui donnerait.

— Oui, lui expliqua un jour Martin, non seulement Madeleine est riche, mais son père ne cessera de l’avantager, car des deux filles de Gérard d’Ancre celle-ci est la seule qu’il aime. La seconde, Élisabeth, fut toujours loin de son cœur.

Et Martin avoua avec embarras :

— Il n’est point sûr qu’Élisabeth soit sa fille.

Quoique Antoine ignorât la jeune fille dont il savait seulement que, âgée de quinze ans, souffrante ou capricieuse elle voyageait ou se reposait dans une solitude complète, invisible pour sa sœur même, il obligea, par son insistance, Martin Lenôtre à découvrir tout le secret qu’il eût voulu garder. Ainsi Antoine apprit que Gérard d’Ancre ayant été, quelques années après son mariage,