Page:Noailles - La domination, 1905.pdf/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
235
LA DOMINATION

domaine, elle désira visiter le monde. Alors Antoine Arnault, Madeleine, Élisabeth et les deux petites filles, doucement unis, voyagèrent.

Antoine n’abandonnait point son funèbre projet.

— Que voulez-vous ? demandait-il, — un matin clair dans Florence et le parfum des roses sur le chemin des collines ? Que c’est peu de chose cela auprès d’une tombe ardente ! le plus de vie possible, mais pour mourir…

Ils ne goûtèrent les paysages, les aromes et la musique qu’en les recevant l’un de l’autre.

— Prenez ce que mes yeux ont vu, lui disait Élisabeth.

Quelle douce et forte vie ce fut, quelle sécurité, que de sereines aurores !

Aux beaux spectacles du monde, Élisabeth disait : « Je suis venue ».