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LA DOMINATION

portance qu’il accordait en ce moment à ces aimables ébats, à la volonté et à l’humeur de sa maîtresse.

« C’est, pensait-il, que cette jeune femme nourrit mon imagination. Ses propres moyens sont faibles, mais je les transpose, et le soir, quand elle n’est que fatiguée et qu’elle bâille à la fenêtre, je crois la voir soupirer comme Doña Sol, devant l’oppressant silence de la nuit romantique… »

D’ailleurs, il essayait sur elle son caractère, il aiguisait son amertume, sa tristesse, il jouissait de la vanité un peu gonflée de son amie, et alors de considérer sa faiblesse ; il la regardait aller et venir, petite reine et petite esclave, qui exige la déférence pour son orgueil, et supporte la honte, pour son plaisir.

« Les femmes, songeait-il quand il cédait à ses volontés et qu’elle en triomphait trop vite, les femmes sont des colombes attachées