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LES NYMPHES


Lorsque j’aurai cessé dans la vie infidèle
De respirer le jour, les feuilles et les eaux,
Je laisserai mon ombre aux nymphes immortelles,
À Rhodope, à Mélite, à la tendre Praxô.

Elles viendront, les trois joueuses de théorbe,
Se suspendre à mes mains comme du pampre vert :
L’odeur du poivrier, du lentisque et des sorbes
Coulera mollement de leurs cheveux ouverts.