Page:Noailles - Le Cœur innombrable, 1901.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
26
LES SAISONS ET L’AMOUR


— Ô gaieté claire du matin
Où l’âme simple dans sa course,
Est dansante comme une source
Qu’ombragent des brins de plantain,

De lumineuses araignées
Glissent au long d’un fil vermeil,
Le cœur dévide du soleil
Dans la chaleur d’ombre baignée.

— Ivresse des midis profonds,
Coteaux roux où grimpent des chèvres,
Vertige d’appuyer les lèvres
Au vent qui vient de l’horizon ;

Chaumières debout dans l’espace
Au milieu des seigles ployés,
Ayant des plants de groseilliers
Devant la porte large et basse…