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LA NATURE ET L’HOMME


Et me vêtir ainsi qu’une fontaine en marbre ;
Mon âme s’emplira de guêpes comme un arbre,
D’échos comme une grotte et d’azur comme l’eau ;
Je sentirai sur moi l’ombre de vos bouleaux ;
Et quand le jour viendra d’aller dans votre terre
Se mêler au fécond et végétal mystère,
Faites que mon cœur soit une baie d’alisier,
Un grain de genièvre, une rose au rosier,
Une grappe à la vigne, une épine à la ronce,
Une corolle ouverte où l’abeille s’enfonce…