Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/137

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Par instants, le chat angora de notre couvent passait, venait près de moi, et la pauvre sœur mourait de peur que je ne fusse intéressée par lui et distraite.

Voici l’histoire. Pendant quelques instants de son existence, la sœur Colette a été aimée. Sa sœur aînée qui était très jolie, très gâtée, très méchante, assure-t-elle, avait épousé un jeune homme de Tarbes, beau et riche, le fils d’un député, et la sœur Colette qui était déjà toute dévote, ne pensait à rien, ni à sa sœur, ni à son beau-frère, ni à la petite fille qui était née de ce mariage ; elle pensait à Dieu. Et puis elle alla passer un été avec eux, chez eux. Sa sœur la taquinait, son beau-frère était gentil pour elle, elle aimait la petite fille, à qui elle chantait