Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/141

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plus jolie que moi, plus gâtée, plus riche. C’est moi qui peux me moquer d’elle, et elle, elle ne sait rien, rien. Elle bavarde chez des amis en ce moment, et moi j’ai l’amitié de Jean. » Mais j’étais tourmentée parce que cette chambre m’intimidait ; je voyais une armoire ouverte avec le linge de Jean, et le lit de cuivre qui me gênait, et j’avais envie de pleurer, de m’en aller, de dire à Jean : « Vois, Jean, comme tu me taquines et comme tu es méchant », et j’avais envie de lui dire : « J’ai bien confiance en toi ; adieu, Jean ; je n’aurai plus jamais de chagrin puisque tu as de l’amitié pour moi ; je vais partir, mais d’abord, d’abord rapproche-moi le plus près possible de toi, Jean, le plus près possible… »