Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/143

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La sœur Colette se calme, elle semble réfléchir, se ressouvenir. Elle dit avec apaisement et indifférence :

— N’est-ce pas, vous comprenez, il y a des mots de tendresse qu’on peut écouter, et puis des mots qui révoltent…

Et j’ai dit étourdiment :

— Oui, des mots qui révoltent, qui font un douloureux et profond plaisir, des mots contre lesquels on ne peut rien, qui écartent nos deux bras et qui entrent de toute leur force dans notre cœur…

La sœur Colette, heureusement, ne faisait pas attention à mes paroles ; elle pensait à elle. Ensuite elle m’a demandé :

— Et vous, vous n’avez rien eu jamais dans votre vie ?

Et j’ai répondu tranquillement :