Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/149

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9 octobre.

Je me réveille toute engourdie d’un rêve que j’ai eu cette nuit. Ce n’était rien, mais c’était plus jeune que la jeunesse. Il y avait dans ce rêve Julien, et c’était un été tout petit, et rose et enfantin…

Le réveil m’oppresse et me déçoit.

… Et c’était mieux que la vie, plus petit, plus étroit, plus clair. Il y avait dans ce rêve Julien, un coin du jardin de Bayonne qui se déformait, mon enfance, et une félicité inouïe faisait l’atmosphère. La vraie vie est trop large, elle a trop de degrés. Ce petit rêve, c’était l’essentiel.